Artistes : René Delcambre
André Amellér et les artistes de son époque : René Delcambre
René Delcambre (1932-2013)
René Delcambre est né à Douai le 7 août 1932. Sensible dès son plus jeune âge à la peinture, il commence à copier les maîtres classiques (Vinci, Rembrandt, Velasquez, Goya, etc.). Son père (lui même peintre) lui fait suivre de 1944 à 1948 les cours des Beaux-Arts de Douai où il se familiarise surtout avec les anciens peintres flamands.
De 1950 à 1954, René Delcambre, à Paris, fréquente l'atelier de Maurice Brianchon, "La Grande Chaumière" et les ateliers libres de Montparnasse. Période extrêmement importante qui le met en contact avec les fameux maîtres de "L'Ecole de Paris".
A son arrivée à Dijon; René Delcambre, en possession d'un solide "métier", peut s'exprimer en toute liberté. Les toitures en tuiles émaillées, les nombreux édifices solidement architecturés, la campagne au relief varié sont autant de prétextes à la sensibilité originale du peintre. En quelques années il dénombrera plus de deux mille dessins...
La 'manière" actuelle de René Delcambre - personnelle en fait - se caractérise surtout par le renouvellement des formes, le fantastique de l'imagination, le respect du geste familier, alliés à un sens vigoureux de l'observation.
Personnalité forte qui se place aisément dans l'évolution de notre art national.
M. André Amellér, directeur du Conservatoire national de musique et d'art dramatique de Dijon, devait expliquer pourquoi, hier, lors du vernissage, il avait donné asile à une exposition de René Delcambre.
"C'est une question d'amitié, dit-il. Ce jeune peintre, ayant bénévolement brossé les décors d'une de nos représentations, nous avons voulu l'en remercer et convier tous ceux qui s'intéressent à la peinture, à l'admirer et à défendre ses toiles."
M. le chanoine Kir exprima à René Delcambre ses voeux de réussite et sa sympathie, remerciant M. Amellér de tout ce qu'il fait à Dijon dans le domaine artistique.
La visite de l'exposition fit suite aux discours.
"Le Bien Public", 21 mars 1961
René Delcambre a réalisé les décors et costumes pour "l'Histoire du Soldat" présenté par la comédie de Bourgogne en mars 1961 et en juin 1964.
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"L'histoire du soldat" de Stravinsky et Ramuz, qui sera donnée le 12 juin par le Conservatoire de Dijon est bien connue des dijonnais, qui ont pu l'applaudir, admirablement montée par les soins de M. Héraud, en mars 1961. Ils ne se plaindront certes pas de la retrouver à l'occasion des fêtes de Rameau. A ceux qui n'ont pas pu la voir encore, l'oeuvre peut sembler une fantaisie, en marge du laborieux travail d'écriture artistique, propre à Ramuz, et de ses graves méditations sur notre temps, elle peut paraître désinvolte pour le puissant créateur du "Sacre du printemps" ou des "Psaumes".
Ramuz lui-même, racontant la naissance, en 1918, de la petite pièce qu'il fabrique en toute fantaisie avec son ami Stravinsky, minimise à plaisir, veut n'y voir qu'une "oeuvre de circonstance", qui doit tout au hasard, rencontre mille difficultés et devait se perdre dans le bruit de l'Armistice. Mais en même temps, il nous apprend le secret de l'artiste, qui est "de tourner en quelque sorte l'opposition des circonstances en un appui qu'elles nous prêtent à leur insu".
Trois personnages seulement (il fallait simplifier), plus l'indsipensable lecteur pour nous conter l'histoire, et le petit violon, qui produit des miracles, et le minuscule orchestre de quelques musiciens mais qui doivent être tous de remarquables solistes. Pouvait-on croire faire du simple alors qu'on faisait, en réalité, du difficile et du neuf et qui se renouvellent à chaque fois que la pièce est montée.
Comme le diable du conte, elle peut prendre des formes multiples. Comme le petit soldat, elle doit beaucoup marcher, étant par nature du théâtre ambulant, et se préter à tous les tréteaux comme à toutes les circonstances.
"L'histoire du soldat" de 1964, qui fête Rameau ne sera donc pas tout à fait la même que celle de 1918, où par chance inespérée Georges Pitoeff se trouva sur place pour être le diable, Ludmilla la princesse, Auberjonois pour faire les décors et Ausermet pour diriger l'orchestre..
Mais Dijon a ses chances aussi... et ses meneurs de jeu. L'essentiel est maintenant, pour que la petite pièce revive digne de son passé que, comme le demande Stravinsky à ses auditeurs, le public dijonnais accepte d'entrer dans le jeu et d'être le partenaire des créateurs et des interprètes.
M. Lhopital, "Le Bien Public", juin 1964
Quelques oeuvres de René Delcambre
Vendangeuse (1960)
Gouache sur papier
50 x 65 cm
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Combat de coqs (1960)
Dédicacé : A A. Ameller
Gouache sur papier
50 x 65 cm
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Bord de mer (1968)
Gouache sur papier
65 x 50 cm
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Femme au miroir (1988)
Gouache sur papier
50 x 65 cm
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